Flaubert Gustave – La Tentation de Saint Antoine:
Saint Antoine, anachorète en Thébaïde, vit, de sa hutte, une nuit de visions tentatrices présentées par Hilarion, un ancien disciple. D’innombrables sectateurs et Dieux antiques défilent dans leur diversité et leurs étrangeté, leurs pratiques voluptueuses, cruelles ou mystiques, tous possesseurs de LA vérité. Puis le Diable lui-même présente au saint la science et le cosmos en face de sa croyance. Inspirée par le tableau de Breughel le jeune et le Faust de Goethe, cette œuvre inclassable, poème en prose, script de film ou nouvelle philosophique, œuvre grimaçante à la superbe plastique dont Flaubert écrivit trois versions et qu’il qualifia d’«Œuvre de toute ma vie» vous touchera «telle un boulet de canon» sans vous laisser indifférentE.
Salammbô et la Tentation de Saint Antoine seraient-elle le recto et le verso d’une même œuvre flaubertienne ? « Salammbô est le roman pessimiste matériel, la Tentation est le roman pessimiste abstrait […] Salammbô est un cauchemar de faits. La Tentation est un cauchemar d’idées devenues tableau pour être visibles. » (La Tentation de Saint Antoine de Gustave Flaubert (1874), L’intern@ute, Salon littéraire, la rédaction, 27.04.2013). Baudelaire qui la voit comme le cabinet de l’esprit flaubertien attire notre attention sur «cette faculté souffrante, souterraine et révoltée, qui traverse toute l’œuvre, ce filon ténébreux qui illumine et qui sert de guide à travers ce capharnaüm pandémoniaque de la solitude». «Le récit est donc assez court mais c’est un bijou donc si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à découvrir cette petite perle du grand Gustave». (isajulia, Babelio, 20 mai 2013.)
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