Soulié Frédéric – Le Comte de Foix

Soulié Frédéric - Le Comte de Foix - Bibliothèque numérique romande - Édouard Jean-Marie Hostein détail de Ville de FoixSoulié Frédéric – Le Comte de Foix : Deux ans après l’entrée de Simon de Montfort dans Toulouse, autour de 1217, sa domination sur le Midi n’est pas encore entièrement assurée. En prêchant la croisade contre les Albigeois (1209-1229), le pape Innocent III avait promis à tous ceux qui s’y engageraient les mêmes indulgences qu’aux croisés de terre sainte. Voyant dans cette expédition peu lointaine un moyen avantageux de gagner leur salut, les barons français avaient été nombreux à répondre à l’appel. Mais au fil du temps, avec la guerre qui s’éternise et les alliances qui se font et défont au gré d’influences tant locales qu’internationales, ils ont hâte de rentrer chez eux, forçant Montfort à renouveler constamment ses troupes.

Des poches de résistance ne tardent pas à apparaître au Languedoc, nouvellement allié au roi d’Angleterre, ainsi qu’autour du comte de Foix, qui a donné asile à la veuve et au fils du comte de Béziers. Entretemps, une querelle intestine éclate entre le vieux comte de Toulouse et son fils, le futur Raymond VII, farouchement déterminé à reconquérir les terres que la prudence cauteleuse de son père a fait tomber dans les griffes de Montfort. C’est dans ce climat d’insécurité et de volatilité politique que se déroule le troisième et dernier roman de cette série consacrée par Soulié à la croisade contre l’hérésie cathare et vaudoise.

Pour évoquer cette période tourmentée de l’histoire de France, l’auteur s’appuie principalement sur une Histoire générale du Languedoc datant du XVIIe siècle, ce qui ne l’empêche nullement de prendre certaines libertés par rapport aux faits. Influencé par Walter Scott, comme bien d’autres écrivains de sa génération (March 133), il introduit une foule de personnages pittoresques destinés à frapper l’imagination de ses lecteurs. Ses dialogues très enlevés et ses vigoureuses scènes de bataille contribuent à nous tenir en haleine et nous rappellent aussi que Soulié fut non seulement un romancier à succès mais un auteur dramatique de talent. « Il réunissait dans sa tête féconde, écrivait son ami le critique Jules Janin, les grandes qualités du poète comique : il savait rire, il savait pleurer ; il a trouvé, sans les chercher, de nouveaux sentiers qui menaient à la terreur, à la pitié, à la haine, à l’amour, à la vengeance, à toutes les grandes passions du cœur humain. »

[Sources : Harold March, Frédéric Soulié, Novelist and Dramatist of the Romantic Period (Yale University Press 1931) ; Jules Janin, Histoire de la littérature dramatique, vol. V (Michel Levy 1857).]

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