Gide André – Le Voyage d’Urien

Gide André - Le Voyage d'Urien - Bibliothèque numérique romande - Anne Van de Perre - Coucher de soleil sur Port-CrosGide André – Le Voyage d’Urien : Dans le voyage d’Urien, l’exotisme est d’abord au rendez-vous de ce voyage en chambre. Îles merveilleuses où ne manquent ni sirènes ni princesses tentatrices, puis sargasses de l’ennui et de la confusion et enfin pures glaces du Nord, toutes évoqueront les émotions des marins et de l’auteur. Les femmes tentatrices feront places à la femme angélique et les compagnons survivants de ce voyage vers l’héroïsme et la gloire atteindrons leur but inconnu.

Alors que, dans leur recherche imprécise, ces compagnons opposent un retrait à la pourriture du monde et de la sensualité féminine, la narration en est empreinte de symbolisme, quoique l’ironie n’en soit pas absente, et l’écriture de ce récit de voyage en prose est imprégné de poésie.

«Cette émotion, donc, parce que je ne l’ai point décrite en elle-même, trop abstraite qu’elle était, […] parce que pour la montrer, je l’ai mise en des paysages, […] Pourtant, il me semble encore juste qu’une émotion que donne un paysage puisse se resservir de lui – comme d’un mot – et s’y reverser tout entière, puisqu’elle en fut à l’origine enveloppée. Émotion, paysage ne seront plus dès lors liés par rapport de cause à effet, mais bien par cette connexion indéfinissable, où plus de créancier et plus de débiteur, – par cette association du mot et de l’idée ; du corps et de l’âme ; de Dieu et de toute apparence.»

«[n’oubliez] pas ceci, — indispensable pour la bonne composition du bouquin : les trois parties qui le composent doivent être d’une tonalité toute différente. Dans la première partie, les paysages somptueux et défendus font naître en eux le sentiment de résistance — mais de résistance toute passive et qui leur apprend seulement à se connaître. Dans la seconde, les campagnes mornes et transitoires n’ont aucune prise sur eux — ils se développent sincèrement mais n’ont rien où appliquer leur vaillance qui demeure toute virtuelle. — Dans la première, la volupté et tous les désirs — dans la seconde l’ennui et le désintéressement du voyage parmi des landes sans caractère. Dans la troisième partie enfin, au milieu des glaces et avec un but, l’action enfin possible rend possible aussi leur noblesse» (Lettre d’août 1892  d’André Gide à Maurice  Denis reproduite dans M. Denis Journal (1884-1943), Paris, éd. La Colombe, 1957, t.I, p.104-105. Souligné dans le texte, citée par Christin Anne-Marie. Un livre double : Le Voyage d’Urien par André Gide et Maurice Denis (1893). In: Romantisme, 1984, n°43. Le livre et ses images. pp. 73-90 https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1984_num_14_43_5447)

Avec douze illustrations de Maurice Denis.

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