Rod Édouard – Essai sur Goethe : «Il y a dix ans, j’eus l’occasion de faire, à la Faculté des Lettres de Genève, un cours sur Goethe. Comme tous ceux qui s’approchent de ce grand homme, je subis avec force son ascendant: mon cours, et quelques articles que je publiai à ce moment-là, furent l’expression d’un enthousiasme sans réserve. Mais une visite à Weimar, de nouvelles lectures et de nouvelles réflexions nuancèrent peu à peu ou modifièrent mon impression: Goethe est peut-être de tous les écrivains celui qui a pris l’attitude la plus nette devant les problèmes de l’existence ; il est donc naturel que l’idée qu’on se fait de lui se transforme avec l’expérience des années. Les pages qui suivent sont le fruit de ce second mouvement…» (éd. part. LABEX OBVIL, Sorbonne Université). …
Rod Édouard – Nouvelles romandes : Prenant la forme du souvenir de jeunesse, du journal intime, du fait divers ou du simple croquis de voyage, ces nouvelles parues en 1891 nous conduisent des bords du Léman jusqu’aux plus hauts mayens valaisans et de la cité de Calvin jusqu’aux tréfonds du Jura vaudois. Rod y évoque avec nostalgie la pureté idyllique du pays de son enfance, la vie primitive mais noble des populations de montagne, la magie des Noëls d’antan, la joie sans mélange que procure le retour annuel des saltimbanques (Les Knie). Mais il conjure aussi toute une galerie de personnages dont les dilemmes et les crises existentielles illuminent les failles d’un monde en voie de modernisation. …
Rod Édouard – L’Innocente : La rumeur et la calomnie ! Le fils des « châtelains » d’un petit bourg du Jura a épousé une « étrangère ». Et celle-ci fut bien familière avec un jeune homme de la région. Le fils du couple pourrait-il être illégitime ? Les gens comme il faut l’ont décidé : elle est certainement une « traînée ». Ostracisme, agressions… la réprobation des citadins enfle et se manifeste… La rumeur publique peut-elle tuer ? Certainement.
Édouard Rod, né en 1857 à Nyon (originaire de Ropraz), est un écrivain vaudois, établi à Paris dès 1879. Critique réputé, il écrit d’abord des romans « naturalistes » à la manière d’Émile Zola puis se dégageant de cette influence, il s’attache à présenter des cas de conscience, des dilemmes moraux. Il est décédé à Grasse en 1910.
Rod Édouard – La Chute de Miss Topsy : Frémy et Pellard sont tous deux employés du ministère de l’Intérieur à Paris. Pellard, un joyeux luron, est poète à ses heures, espérant voir son œuvre présentée à la Comédie française. L’autre est mélancolique et réservé, sceptique sur l’amour après une histoire malheureuse. Malgré leurs différences, ils deviennent amis et confidents ; ils courent les banlieues et partagent leurs loisirs. Un soir, Pellard entraîne Frémy au Cirque d’été. L’affiche annonce les débuts de Miss Topsy, une écuyère. Frémy est touché par sa grâce et sa bravoure. Il retourne la voir le lendemain puis le surlendemain. Il s’aventure à lui parler, malgré sa crainte d’être déçu. Ils se découvrent des points communs, des sentiments partagés. Mais Frémy hésite à s’engager. L’accident de cheval dont Topsy est victime aura-t-il raison de ses doutes ?
Édouard Rod, né en 1857 à Nyon (originaire de Ropraz), est un écrivain vaudois, établi à Paris dès 1879. Critique réputé, il écrit d’abord des romans « naturalistes » à la manière d’Émile Zola puis se dégageant de cette influence, il s’attache à présenter des cas de conscience, des dilemmes moraux. Il est décédé à Grasse en 1910. Ce court roman écrit à l’âge de 25 ans est empreint de désillusion, reflétant le sentiment d’inadéquation ressenti par l’écrivain vaudois dans le milieu littéraire parisien.
Rod Édouard – Luisita : Les Baudruz sont une famille de paysans vignerons d’un petit village de La Côte (rive lémanique entre Lausanne et Genève). Le père, libre penseur, soixante-dix ans « sans plier le dos », mène la ferme – la mieux tenue du village – avec ses deux fils, Pierre et Gaspard des jumeaux bien dissemblables, l’un sage et l’autre un peu tire au flan, un peu buveur, ainsi qu’avec avec la femme de Pierre, Julie. Fiers de leur vin, tous travaillent durement malgré les aléas du travail de la vigne, les intempéries et le développement du phylloxera. Édouard Rod nous décrit la vie d’un village vaudois au siècle passé avec beaucoup de vérité : il y a le pasteur, qui traverse « par raccourci » le champ des Baudruz pour visiter une voisine malade mais ne refuse pas un verre de blanc, le régent (l’instituteur) un jeune venu d’ailleurs et fier de son savoir, le syndic (le maire) qui est à couteaux tirés avec les Baudruz, le facteur et tous les autres… Mais voilà que l’oncle Charles, qui « courrait les cinq partie du monde », vient à décéder dans un hôpital de Buenos-Aires. Que faire alors de l’orpheline, Luisita Baudruz ?
Édouard Rod, né en 1857 à Nyon (originaire de Ropraz), est un écrivain vaudois établi à Paris, ami de Zola, de Maupassant, de Barrès. Critique réputé, Édouard Rod écrit d’abord des romans « naturalistes » à la manière d’Émile Zola puis se dégageant de cette influence, il s’attache à présenter des cas de conscience, des dilemmes moraux. Il est décédé à Grasse en 1910. Un prix Édouard Rod a été fondé en 1996 sous l’impulsion de Jacques Chessex, lui aussi de Ropraz.
Rod Édouard – L’Autopsie du Docteur Z***, Roulier Albert – La grande Découverte du savant Isobard : nous vous vous invitons à découvrir deux autres nouvelles de science-fiction suisse :
Et si…
Et si une activité cérébrale rémanente persistait après la mort ? Et si les morts pouvaient encore penser quelques jours après leur décès ? Voire percevoir ce qui les entoure ? Et si un savant arrivait à enregistrer le contenu de cette activité ? Que diriez-vous de lire le compte-rendu d’un enterrement par le mort lui-même ? Monsieur van Gelt s’est suicidé mais sa famille a tenté de le cacher. Il était fort estimé et les rumeurs persistantes sur les circonstances de son décès ont forcé celle-ci à demander une enquête…
Les prévisions météorologiques, l’émission la plus regardée à la télévision, nous dit l’audimat… Les prévisions se font maintenant à dix jours mais leur fiabilité… Et si un météorologue modélisait un système permettant une certitude absolue à trente jours ? Et si, après une période de scepticisme, les gens commençaient à compter sur ces certitudes. Et s’ils modelaient leurs projets en fonction du temps ? Et s’il y avait un seul week-end de beau temps en juillet ? Quelle cohue… et, pire ! s’il survenait finalement un imprévu ? Malheur aux prophètes !
Ces deux nouvelles de science-fiction nous permettent de savourer, en hors d’œuvre, une réflexion spéculative bien en avance sur son temps.
Édouard Rod, né en 1857 à Nyon (originaire de Ropraz), est un écrivain vaudois établi à Paris, ami de Zola, de Maupassant, de Barrès. Critique réputé, Édouard Rod écrit d’abord des romans « naturalistes » à la manière d’Émile Zola puis se dégageant de cette influence, il s’attache à présenter des cas de conscience, des dilemmes moraux. Il est décédé à Grasse en 1910. Un prix Édouard Rod a été fondé en 1996 sous l’impulsion de Jacques Chessex, lui aussi de Ropraz, en Suisse. D’Albert Roulier, pas d’éléments biographiques. Il fut l’auteur de nouvelles, de poésie et de pièces de théâtre mettant en scène la paysannerie vaudoise.
Rod Édouard – L’Ombre s’étend sur la Montagne : Unis par leur passion, Irène Jaffé et Frantz Lysel, assis au-dessous de la ruine d’Umspunnen, près d’Interlaken, contemplent en silence un coucher de soleil sur la Jungfrau. Tout à leurs pensées, ne devraient-ils pas voir un présage dans cette ombre qui s’étend sur la montagne ? Lysel, violoniste talentueux et compositeur à ses heures bénéficie du soutien des Jaffé, couple fortuné et passionné de musique, à ce moment crucial où il accède à la célébrité. Et il aime la femme de son protecteur. En secret ? Plutôt dans un semi-secret, puisque le mari est au courant et accepte cette relation. Jusqu’au jour où leur fille, Anne-Marie, devient adolescente et commence à se rendre compte de la situation.
Tout au long de ce roman dramatique, au fil de lettres enflammées entre les amants séparés, le lecteur participe à un débat sur la vérité et le mensonge, le rêve et la réalité, l’amour et le renoncement, et sur le pouvoir consolateur de la musique. Madame Jaffé doit-elle renoncer ou non à son amour ? Une nature alpine très présente dans ce roman où la beauté parfois tragique de la montagne reflète les sentiments et les tourments humains.
Édouard Rod (1857-1910) était l’ami de Zola, de Maupassant, de Barrès. Un prix Édouard Rod a été fondé en 1996 sous l’impulsion de Jacques Chessex, lui aussi de Ropraz, en Suisse. « Regarder en soi non pour se connaître ni pour s’aimer, mais pour connaître et aimer les autres » (Édouard Rod – Les Trois Cœurs, éd. Didier, Paris, 1890)
Rod Édouard – Mademoiselle Annette : Le destin des Nicollet, une famille de Bielle, petite cité imaginaire de La Côte au bord du lac Léman, bascule lors d’une faillite. Les fiançailles de Mlle Annette, une jeune et jolie institutrice fiancée avec le fils du médecin, sont rompues. La famille après avoir fait appel, sans succès, à un frère, Pierre-Denys, qui a fait fortune en Amérique, s’expatrie au Canada. Mlle Annette reste à Bielle pour s’occuper de son grand-père.
Bien des années après, alors que le narrateur, devenu adulte, est revenu vivre à Bielle, arrive d’Amérique Pierre-Denys qui veut faire le bien de la cité… Comment pourra-t-il s’entendre avec Annette et les membres de la famille restés en Suisse ? Un roman attachant, une réflexion sur le destin éclaté d’une famille vaudoise au travers du dévouement tranquille de Mademoiselle Annette.
Édouard Rod, né en 1857, est un écrivain vaudois établi à Paris. Critique réputé, Édouard Rod écrit d’abord des romans « naturalistes » à la manière d’Émile Zola puis se dégageant de cette influence, il s’attache à présenter des cas de conscience, des dilemmes moraux. Il est décédé à Grasse en 1910.
Rod Édouard – Là-Haut : Julien Sterny, un parisien d’origine suisse, retrouve son pays après un scandale qui l’éloigne de Paris. Sur les conseils d’un ami, il arrive à Vallanches, un petit village dans la région de Martigny, à l’écart des circuits touristiques. Ses habitants vivent au rythme de la nature et de ses quelques vacanciers, des habitués de cet endroit plein de charme. Jusqu’au jour où arrivent M. de Rarogne, un promoteur immobilier et les constructeurs du chemin de fer, avides de faire des affaires. Tout est bousculé dans ce vieux village : nombreux sont ceux qui veulent profiter du progrès et se laissent appâter par l’argent promis. Des personnages pittoresques défilent dans ce cadre idyllique, des histoires d’amour se nouent, des querelles naissent, mais la solidarité renaît face à l’adversité.
Ce récit est quasi prophétique sur l’évolution du tourisme en Valais : les descriptions des paysages magnifiques, des conditions dures de cette vie paysanne et des gens de la montagne, tentés par l’argent gagné plus facilement, sont d’une actualité saisissante.
Rod Édouard – La Course à la Mort : Le narrateur est un écrivain parisien hanté par la pensée de sa possible médiocrité, de son incomplétude, de ses impuissances et de ses limites. Il nous raconte son amour pour Cécile – amour qu’il ne peut avouer, s’avouer, par peur d’aimer ou d’en être incapable – dont il ne prendra conscience entièrement qu’après la mort de Cécile. Il nous livre ses pensées, ses hésitations et ses blocages, son égocentrisme et son désir (impossible à combler) d’être aimé, son pessimisme qu’il érige en système, en théories de mort, de destruction et de dégoûts, en affirmation d’un mal intrinsèque moteur de l’humanité. La thèse de cet ouvrage ne laisse pas indifférent. On se reconnaît parfois dans le narrateur, il émeut, il énerve… mais c’est profondément humain ! Et c’est écrit dans une langue qui, au détour d’une phrase ou d’une description, laisse admiratif.
Cet ouvrage marque un tournant dans l’œuvre d’Édouard Rod, qui se dégage dès lors de l’influence et du naturalisme littéraire d’Émile Zola et s’attachera dans son œuvre à présenter des cas de conscience, des dilemmes moraux, comme dans Le Silence ou L’Indocile (publiés par la BNR).