Huysmans Joris-Karl – En Rade : Un couple de jeunes parisiens désargentés, Jacques et Louise, viennent se mettre au vert dans un château de la Brie auprès de cousins paysans. À leur grande déception, le château de Lourps est quasi en ruines, les cousins sont rustres et intéressés, et la campagne très inhospitalière. Louise, malade, ne se remet pas et Jacques, s’éloignant lentement du réel, se réfugie dans des rêves hallucinants qui en viennent à se confondre avec la réalité. La plongée étrange et inopinée de deux citadins dans un monde rural dur et profond, racontée avec beaucoup de verve par Huysmans.
Huysmans Joris-Karl – Sac au dos (versions de L’Artiste 1877 et de Les Soirées de Médan 1880): Aux antipodes de l’exaltation romantico-militaire du discours patriotique sur la guerre franco-prussienne dix ans après la défaite de 1871, Joris-Karl Huysmans reprend, «vu d’en bas», dans une narration naturaliste teintée d’humour, les souvenirs de sa brève mobilisation (il fut évacué du front après moins d’un mois pour dysenterie) et de ses séjours dans les hôpitaux militaire. La déchéance des corps crûment décrite et l’absurde ne trouvent remède que dans la dérision et l’amitié. …
Huysmans J.-K. et Hennique Léon – Pierrot sceptique (pantomime) : Ubu ? Non Pierrot ! Un Pierrot qui, dans cette brève pantomime – onirique, misogyne, hilarante et déjantée – se prépare aux funérailles de sa femme. Finalement, il envoie, sans lui, invités et corbillard : lui préfère le cabaret. Puis il tombe en arrêt devant une Sidonie (le mannequin à la vitrine d’un coiffeur) : celle-ci s’éveille, frissonne, s’anime. Sa poitrine vibre. Pierrot la désire, tente de la séduire sans succès. Cela ne peut que finir par des étincelles ! Gare au feu ! Pierrot reste sceptique…
J.-K. Huysmans qui disait mépriser le théâtre admirait, tout comme Léon Hennique, des acteurs acrobates anglais qui se produisaient à Paris en 1879, les Hanlon-Lees. « Tiens, dit-il à son ami, ce serait amusant de faire quelque chose dans ce goût-là». Et Hennique raconte : « Nous avons arrêté le scénario ensemble. J’ai écrit la pantomime, je la lui ai passée et il a fait les changements qu’il a voulus. »
Huysmans Joris-Karl – La Retraite de Monsieur Bougran : Employé d’un ministère, fidèle, scrupuleux et méticuleux, Monsieur Bougran a cinquante ans et peine à trouver des bénéfices aux manières modernes de ses jeunes collègues. Lors d’un entretien avec son chef, le couperet tombe : il est mis à la retraite pour « invalidité morale ». D’abord anéanti, il décide de se ressaisir… Mais par quoi remplacer le vide de sa vie ? Il finit par trouver une solution. Jusqu’au jour où…
La retraite de Monsieur Bougran, nouvelle à la fois comique et tragique préfigurant l’absurde de Kafka, fut écrite par Joris-Karl Huysmans en 1888 dans la foulée de son roman À Vau-l’eau consacré aux souffrances d’un célibataire. La publication lui fut refusée et le manuscrit resta dans un carton jusqu’à ce qu’un ami de Huysmans la sauve d’un incendie quelques jours avant sa mort. Elle ne fut publiée qu’en 1964.
Joris-Karl Huysmans est né à Paris en 1848, d’un père néerlandais, lithographe de profession et d’une mère française, maîtresse d’école. En tant que romancier et critique d’art, il prit une part active à la vie littéraire et artistique française. Défenseur du naturalisme à ses débuts, il rompit avec cette école pour explorer les possibilités nouvelles offertes par le symbolisme, et devint le principal représentant de l’esthétique fin de siècle. Dans la dernière partie de sa vie, il se convertit au catholicisme, renoua avec la tradition de la littérature mystique. Atteint d’un cancer, il mourut à son domicile parisien en 1907. Par son œuvre de critique d’art, il contribua à promouvoir en France la peinture impressionniste ainsi que le mouvement symboliste, et permit au public de redécouvrir l’œuvre des artistes primitifs. Il est à noter qu’il fit toute sa carrière professionnelle au ministère de l’Intérieur, où il entra à 18 ans. (source de la biographie : Wikipédia.)