Hodler Ferdinand – La Mission de l’artiste
Hodler Ferdinand – La Mission de l’artiste : Hodler, un artiste engagé ? N’allez pas chercher dans ce texte un tel engagement dans le sens où nous l’entendons aujourd’hui*. Considérez plutôt cet essai comme une réflexion sur la démarche artistique. L’artiste a pour rôle, commence Ferdinand Hodler, de faire valoir la nature en en dégageant la beauté essentielle. Mais pour cela, l’émotion de l’artiste, ce qu’il ressent et peut transmettre, sont déterminants : on reproduit ce que l’on aime.
Puis Hodler se penche sur la pratique de la peinture. L’œil, d’abord : la vision doit être éduquée pour apprendre à voir les formes, les contours, les volumes et les proportions, mais aussi la couleur, ses rapports et ses teintes, et enfin la lumière. Voir, c’est donc connaître.
De cette vision, comment reproduire la nature dans une œuvre en deux dimensions ? Hodler détaille successivement le traitement de la forme, traduite dans le trait et les rapports de clair/obscur qui devront exprimer les largeurs, les élévations et les profondeurs. Puis les couleurs, leurs accords, répétitions et nuances. Et enfin, la composition, la recherche des parallélismes, des symétries dans la nature. Alors, l’œuvre révélera un nouvel ordre perçu des choses et sera belle par l’idée d’ensemble qu’elle dégagera. Mais, écrit-il aussi, il n’est pas toujours si facile qu’il le semble de faire simple.
Ferdinand Hodler (1853-1918), né à Berne, s’installe à Genève dès la fin de son apprentissage. Inspiré d’abord du réalisme suisse (Albert Anker), il s’ouvre à d’autres horizons à la suite d’un voyage en Espagne puis se tourne vers le symbolisme qui inspire une composition, La Nuit, qui fera sensation. On nous reprochera peut-être de n’avoir pas illustré cet essai de quelques-unes de ses œuvres les plus connues, comme Le Bûcheron. C’est aussi pour démontrer que cet artiste ne se laisse pas enfermer dans des schémas nationaux où certains voudraient le cantonner et qu’il fut, aussi, un grand paysagiste. (*Hodler s’est toutefois engagé en dénonçant, en 1914, les pilonnages de l’armée allemande sur Reims. Il fut d’ailleurs exclu, en représailles, des sociétés artistiques allemandes.)
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