Sand George – Histoire de ma vie (livre 2) : Dans ce deuxième livre, la fin de la deuxième partie, George Sand nous livre encore des lettres de son père Maurice, quelques années avant sa naissance. Celles-ci dressent un portrait sans complaisance de l’Histoire de cette période troublée dont il est le témoin ironique et le protagoniste désabusé. Puis, dans le début de la troisième partie, de son enfance, marquée par la difficile acceptation de sa grand-mère, George Sand nous narre les conflits entre sa mère et sa grand-mère, qui se concluront par l’éviction de celle-ci, mais aussi ses intérêts, ses rêveries et son amour du grand air dans lesquels elle se retrouvait.
On y découvre la politique de Bonaparte et une société qui, la Révolution à peine passée, retrouve vite ses anciens réflexes. «C’est comme autrefois, et la Révolution n’a rien changé. Hélas ! où sont nos rêves de 89 ! […] Le luxe est semblable à celui de l’ancienne cour, épées, habits de velours, vestes brodées, livrées, carrosses, etc. […] Les services et le mérite ne comptent pas. On s’occupe du nom que vous portez, et rien de plus.» Au fil des lettres de Maurice Dupin, le ton se fait railleur contre ces personnes qui font le métier de courtisan. évoque ses conditions de vie atroces en 1804 au campement camp d’Ostrow, près de Boulogne-sur-Mer, face à l’Angleterre menaçante. Les soldats pataugent dans la boue. Il y a des morts. Sophie Victoire Delaborde vient retrouver son amant au camp de Boulogne, et ils se marient en secret. Peu après, le 5 juillet 1804, à Paris, elle accouche de leur fille Aurore (future George Sand). Mais Maurice n’ose pas annoncer la nouvelle à la terrible mère, qui va tout tenter – mais en vain – pour s’opposer au mariage et le faire annuler.
De ses années d’enfance, G. Sand dit avoir toujours refusé de «vivre sous une cloche pour n’être ni hâlée, ni gercée, ni flétrie avant l’âge». Avec humour, elle écrit : « Je n’eus qu’un instant de fraîcheur et jamais de beauté. L’habitude contractée, presque dès le berceau, d’une rêverie (…) me donna de bonne heure l’air bête. Je dis le mot tout net, parce que toute ma vie, dans l’enfance, au couvent, dans l’intimité de la famille, on me l’a dit de même, et qu’il faut bien que cela soit vrai.»
George Sand (pseudonyme d’Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, 1804-1876) fut écrivaine prolifique (plus de 70 romans et 50 œuvres diverses). Elle prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice. Elle fait scandale par sa vie amoureuse agitée, sa tenue vestimentaire masculine et son pseudonyme masculin. Malgré de nombreux détracteurs (dont Charles Baudelaire) elle contribue activement à la vie intellectuelle de son époque et s’illustre par un engagement politique à partir de 1848, inspirant Alexandre Ledru-Rollin, participant au lancement de trois journaux : La Cause du peuple, Le Bulletin de la République, l’Éclaireur.
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