Mill John Stuart – De l’assujettissement des femmes : «Ce qu’on appelle aujourd’hui la nature de la femme est un produit éminemment artificiel; c’est le résultat d’une compression forcée dans un sens, et d’une stimulation contre nature dans un autre sens.» Cette phrase qui rappelle celle de Simone de Beauvoir, se retrouve dans ce texte philosophique datant de 1869 qui traite de l’inégalité des sexes du point du vue politique, économique et moral.
L’auteur, économiste, philosophe et logicien anglais, qui brille par sa culture et son intelligence hors norme, commence par l’historique de l’esclavage pour démontrer peu à peu que les femmes sont asservies dans tous les domaines. Ni la politique, ni la religion, ni l’école, ni la famille ne cultivent l’égalité des sexes et ce n’est que par l’éducation de tous, hommes et femmes, que l’on arrivera un jour à l’égalité: «Il n’y a pas d’esclave dont l’esclavage aille aussi loin que celui de la femme. Il est rare qu’un esclave, à moins d’être attaché à la personne de son maître, soit esclave à toutes les heures et à toutes les minutes ; en général, il a comme un soldat sa tâche fixe; cette tâche remplie, dès qu’il n’est plus de service, il dispose de son temps jusqu’à un certain point; il a une vie de famille où le maître pénètre rarement»
J. S. Mill a étroitement collaboré avec sa femme Harriet Taylor Mill et avec sa belle-fille Helen Taylor pour écrire ce texte, il est très influencé par les théories de ces deux féministes et leur engagement pour le suffrage féminin, et démontre qu’on ne naît pas femme mais qu’on le devient. Il est mort à Avignon en 1873. Cet écrit féministe ne date pas et fait figure de référence pour le 19e siècle. Malgré quelques considérations sur les classes, il reste très actuel, et toutes les luttes féministes et quelques succès dans divers domaines qui ont eu lieu depuis lors, n’enlèvent rien à l’intérêt de ces théories révolutionnaires pour l’époque.
«…Il n’est pas inutile de faire sortir de l’oubli l’essai du philosophe anglais dont les idées n’ont pas perdu de leur actualité. Mais pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur, il est nécessaire de le replacer dans le contexte de l’époque victorienne, quand le féminisme britannique commençait tout juste à se manifester.» (Marie-Françoise Cachin, Préface à l’édition de 1975, De l’asservissement des femmes, Paris, Payot.)
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