Crevel René – Paul Klee : Un sale jour pluvieux de novembre, René Crevel découvre une exposition de Paul Klee: «Alors, ce jour-là, quoique la pluie et la pierre furent d’inexorables limites à notre univers, j’ai fait connaissance avec des animaux d’âme, oiseaux d’intelligence, poissons de cœur, plantes de songe. Minuscules créatures aux yeux illimités, algues libres de tout roc, bonjour à vous, merci à vous, êtres, végétaux, choses que ne soutiennent pas le sol habituel et qui, pourtant, vous affirmez plus stables, plus réels dans votre impondérable surréalité, que nos maisons, nos becs de gaz, nos cafés et la viande de nos amours quotidiens.»
Dans ce texte, commencé en 1928 puis finalisé en 1929, dans son sanatorium de Leysin, René Crevel loue l’œuvre de Paul Klee et attaque le conformisme artistique opposants des baleines et des diplodocus métaphoriques à un hippocampe, «point d’interrogation à tête de cheval, tout droit jailli des profondeurs à la surface du rêve» qui vous saute au visage: «Vous avez libéré les infiniment petits cet hiver, les aoutats chanteront à voix de sirène et l’Europe et les deux Amériques enfin rougiront de s’être laissé séduire par le système métrique.»
N’ayant pas les limitations de l’édition de 1930, qui reprend chronologiquement des œuvres entre 1907 et 1929, nous avons privilégié dans cette édition, chaque fois que cela était possible, les reproductions en couleur des peintures de ce grand coloriste plutôt que les planches en noir et blanc de l’édition originale.
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