Crevel René – Détours : Un jeune homme à la recherche de sa recherche… Bien des détours, depuis une enfance marquée par des drames, l’amèneront aux voyages puis, brièvement, à la philosophie où il rencontrera Léila puis la fille de son ancien professeur, mariée à un prince russe. Parcours romantique des bouvards parisiens aux rives du Léman et jusqu’aux Alpes suisses? «Autobiographie camouflée à tendance surréaliste»? De tours en détours, le jeune homme chemine dans son labyrinthe et «on regrette même d’en trouver si tôt la sortie.» Le premier roman de René Crevel.
« Fardé, le visage du héros n’est pas celui d’un être définitif, mais que le regard est mobile, dur et perçant! Tour à tour c’est à lui que l’on s’intéresse, puis au camouflage même de la route, aux postes d’observation pratiqués dans les faux moulins, les fausses branches. Ce Français ne se moque pas de Freud. Il en retient ce que Balzac des études philosophiques avait clairement pressenti. » (Paul Fierens, «Détours, par René Crevel», La Nouvelle Revue française, novembre 1924, p. 631-632.)
René Crevel est né en 1900 dans une famille de la bourgeoisie parisienne. Son père se suicide alors qu’il a 14 ans et cet évènement marquera profondément sa vie. Il fait la connaissance d’André Breton en 1921 et rejoint les surréalistes. À la fin de 1922, il entraîne le groupe dans des expériences de sommeil hypnotique, pratiques inspirées du spiritisme: cercle autour d’une table, mains posées sans raideur sur le bord, doigts écartés, etc., cérémonial qu’André Breton accepte avec bonne volonté. Crevel impressionne réellement Breton par la qualité de son éloquence au point que celui-ci regrettera que les séances n’aient pu être enregistrées: «Nous aurions eu un document inappréciable, quelque chose comme le «spectre sensible» de Crevel.» Il rejoint le mouvement dadaïste en 1925 avant d’être atteint de la tuberculose une année plus tard et de faire la connaissance des sanatoriums suisses. Exclu de PCF en 1927, après l’exil de Trotski, il renoue en 1929 avec le surréalisme et, avec André Breton, il s’investit dans l’organisation du « Congrès international des écrivains pour la défense de la culture » de 1935. Breton est exclu à la demande de la délégation soviétique. Crevel, écœuré de cette exclusion du surréalisme, apprend, peu après, la résurgence de sa maladie. Il se suicide le 18 juin 1935 après avoir griffonné sur un papier «Prière de m’incinérer. Dégoût» (d’après Wikipédia.)
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