Combe T. – Comment son patron tuait les anarchistes : Histoire d’un apprenti : Jean Maraudet, un «enfant de commune» est placé par les autorités de son village, comme apprenti durant les cinq prochaines années, chez un fabriquant de ressorts pour y apprendre le métier contre le gîte et le couvert. Révolté, nourri des injustices vécues, le jeune « pommeau » se promet bien de ne pas se laisser exploiter. Mais son patron est bienveillant et l’accueille dans sa famille. Toutefois il pratique le châtiment corporel, notamment pour les mensonges. Or Jean n’est pas un prodige de vérité. Acceptera-t-il «la canne»?
Voyage ethnologique dans les relations de travail du dix-neuvième siècle en Suisse, le lecteur découvrira les «enfants de commune», ces orphelins misés au plus offrant – ou plutôt au moins demandant – par le conseil communal (voir ce titre de la même auteure à la BNR), l’apprentissage, dont le système de formation sur la place de travail perdure encore aujourd’hui en Suisse, avec ses avantages et ses ambiguïtés, et le système «familial» de gestion des ressources humaines qui prévalut en Suisse presque jusque dans les années 1980 à la faveur de la «Paix du Travail» conclue entre organisations patronales et syndicales. Les luttes ouvrières qui furent parfois vives dans «les hauts» de Neuchâtel, à certaines périodes, contrastent avec ce modèle que T. Combe, une socialiste modérée, met en valeur dans cette brève nouvelle parue dans le Messager boiteux de Neuchâtel.
Adèle Huguenin-Vuillemin est née au Locle, en 1856, dans une famille d’horlogers. Ceux-ci sont ruinés par la crise de 1870 et Adèle doit travailler. Elle devient institutrice à 16 ans. Mais le salaire d’une institutrice est fixé par la loi au tiers de celui d’un instituteur. C’est pour compléter son revenu qu’elle se mettra à écrire à 21 ans, avec succès sous le pseudonyme de T. Combe. À 25 ans, elle part à Londres où réside une amie de jeunesse et travaille comme institutrice dans deux familles : une première expérience malheureuse, puis une seconde plus heureuse. Après avoir vécu à Paris, Adèle, lorsqu’elle rentre chez elle en 1887, vivra avec des parents malades qui dépendent financièrement de leurs deux filles. Adèle sera une écrivaine et conférencière renommée, chrétienne, féministe, luttant contre l’alcoolisme. Elle adhérera, à 57 ans, au parti socialiste (favorable au suffrage féminin). Elle décède dans sa maison des Brenets à 77 ans en 1933.
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