Chateaubriand François-René de – Les Aventures du dernier Abencerage : Un amour impossible ? La passion qu’éprouvent Blanca, petite-fille du Cid et Aben-Hamet, le dernier descendant de ces Abencerages qui perdirent Grenade, et la vie, de la main du Cid est sans complications, franche, assumée avec lucidité… mais tout aussi sans issue. « [Chez] Aben-Hamet l’infidèle, l’attitude envers la passion et la religion ne diffère en rien de celle de Blanca dont le drame présente à l’évidence les mêmes enjeux spirituels[…] L’Islam lui sert donc à l’égal du christianisme à exalter le refus de la faute, à attiser chez ses deux héros ces « combats intérieurs », ces tourments sans pareils que provoque la pensée de la transgression dans une âme pieuse, avec ces remords, ces terreurs, ces tentations qu’elle rend d’autant plus vives et effrayantes. Car ce sentiment de la faute a aussi l’avantage de donner tout son prix à la passion, dont il ne fait que mieux souligner la puissance subversive […] Ainsi, fermes, résignés dès le départ, Aben-Hamet et Blanca n’en sont pas moins des personnages qui mûrissent, qui gagnent en héroïsme, parce qu’ils apprennent à dominer leur passion et surtout à maîtriser leur destin, à le prendre totalement en charge, au point de pouvoir finalement décider par eux-mêmes, au nom de l’amour et de l’estime qu’ils se sont voués, de l’issue tragique de leur liaison. » (Bercegol Fabienne. Le jeu des passions dans Les Aventures du dernier Abencérage. In: Bulletin de l’Association Guillaume Budé : Lettres d’humanité, n° 56, décembre 1997. pp. 320-337 in persee.fr).
Un des trois textes fondateurs du romantisme de Chateaubriand avec Atala et René. « Mais entre tous les écrits de M. de Chateaubriand rien ne fait naître l’idée d’une plus grande perfection, rien n’est plus touchant que l’Abencérage » (A. Vinet, Chateaubriand, Éditions l’Age d’Homme, coll. « Poche Suisse », 1990, p. 215).
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