Société

Bove Emmanuel – Armand

Bove Emmanuel - Armand - Bibliothèque numérique romande - Félix Vallotton - Pont NeufBove Emmanuel – Armand : Publié en 1926, Armand est le deuxième roman d’Emmanuel Bove, après Mes Amis, dont il est assez proche par le style et le propos.

Armand  vit avec Jeanne, une veuve plus âgée que lui, qui l’entretient et l’aime tout en lui laissant beaucoup de liberté. Armand ne travaille pas, il se balade souvent pendant la journée et la soirée, et vient à rencontrer un ancien ami, Lucien. Celui-ci n’a pas eu la chance d’Armand, il est resté pauvre, timide, emprunté dans tous ses gestes et mal à l’aise en société, mais c’est le « témoin d’un passé douloureux » pour le narrateur. À part une incartade d’Armand avec la jeune sœur de Lucien et une séparation à la fin du roman il ne se passe rien : pas d’intrigue, pas d’éclat même dans la séparation, pas de passion même dans les moments de douceur, seulement une observation psychologique et physique méticuleuse des faits, un amour du détail poussé à l’extrême, qui apportent un sentiment de malaise et une tension palpables à chaque page.

La banalité et la médiocrité, la pauvreté, le malheur tranquille sont omniprésents, mais Bove surpasse cette monotonie en l’érigeant en style d’écriture innovant, qui a fait dire à plusieurs critiques qu’il était un précurseur du « Nouveau Roman ».

Samuel Beckett a d’ailleurs dit de lui : « Il a comme personne le sens du détail touchant ».

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Malot Hector – L’Auberge du Monde 3 Ida et Carmelita

Malot Hector - L'Auberge du Monde 3 Ida et Carmelita - Bibliothèque numérique romande - Sylvie Savary Mouettes sur le LémanMalot Hector – L’Auberge du Monde Partie 3 Ida et Carmelita : Édouard Chamberlain a fui Paris et les infidélités de la marquise de Lucillière. Abasourdi, terrassé par le chagrin et l’humiliation, il trouve refuge à Glion, au-dessus de Montreux, sur les bords du lac Léman. Il espère y trouver la solitude et la liberté, loin de la vie mondaine et des trahisons. Mais il ignore qu’on l’a suivi depuis Paris. C’est le prince Mazzazoli et sa nièce, la belle Carmelita, qui arrivent un matin à Glion. L’hôtel n’a plus assez de chambres et le colonel n’a d’autre choix que de céder l’une des siennes. Une seule porte sépare désormais Carmelita de Chamberlain. Piégé, pourra-t-il résister aux plans du redoutable prince italien pour marier sa nièce ? Pourquoi Chamberlain disparaît-il brusquement ? Serait-ce pour aller se venger de la marquise de Lucillière ? Et que va machiner le baron Lazarus pour le mariage de sa fille Ida ? Pendant ce temps, Thérèse a grandi et embelli…

Écrite 3 ans avant le célèbre roman « Sans Famille », L’Auberge du Monde est un quadrilogie passionnante, qui dénonce l’arrivisime et la toute-puissance de l’argent.

Hector Malot (1830-1907)  fut un écrivain prolifique : une soixantaine de romans qui connurent de son vivant et jusque dans les années 1930 un grand succès et furent traduits dans de plusieurs langues.

Son œuvre s’inscrit dans la veine réaliste. À l’instar d’Honoré de Balzac, Malot représente la société contemporaine : Paris et la province, notamment sa chère Normandie, les différentes classes sociales et plus particulièrement la bourgeoisie. (Source Wikipédia).

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Bove Emmanuel – La Mort de Dinah

Bove Emmanuel - La MOrt de Dinah - Bibliothèque numérique romande - Paul Klee Paysage à l'enfantBove Emmanuel – La Mort de Dinah : Dinah va mourir ! Le titre n’en laisse pas douter. À treize ans, elle est atteinte de tuberculose. Un séjour à Leysin pourrait la sauver mais… En dernier recours, sa mère, désargentée, s’adresse à son voisin, Jean Michelez. Petit bourgeois, entrepreneur qui réussit, celui-ci va être ému par Dinah.

Mais enfermé dans un système défensif construit sur des trahisons, des déceptions et des rancœurs, il ne peut envisager l’aide financière sollicitée. « Moi, chaque fois que j’ai rendu un service à quelqu’un, qu’est-ce qui est arrivé ! On s’est moqué de moi. Sans qu’il soit question de reconnaissance, on ne m’a même pas remercié. Aujourd’hui, j’ai quarante-sept ans. Si je regarde en arrière, je ne trouve pas un jour de bonheur. Si j’ai une situation, c’est grâce à mon père. Sans lui, que serais-je ? Qui m’aurait tendu la main ? Personne, personne. » Malgré tout, « un point gênait, quoi qu’il fît pour ne pas le voir, la conscience de Jean Michelez ».

Finalement Dinah mourra de la mesquinerie de tous : celle de Jean et de sa femme, celle du propriétaire du pavillon qui n’hésite pas à tenter de profiter de la situation, celle de l’inconséquence d’un oncle qui dilapide son argent au jeu.

« Ce court roman  réussit à nous émouvoir tout en restant parfaitement honnête. Comme toujours Emmanuel Bove réussit à parler de l’intime et de la misère dans une langue courte et sans fioritures, visant à une sorte de transparence qui au lecteur non initié peut paraître fade et neutre alors qu’il s’agit très exactement de l’inverse. Toujours prompt à pointer les faux-semblants et la médiocrité des hommes, Bove ne s’autorise jamais la facilité et trace à la pointe sèche des psychologies tout à fait précises et crédibles. » (Barda, Critiques Libres Com, 19.04.2005)

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Malot Hector – L’Auberge du Monde 2 La Marquise de Lucillière

Malor Hector - L'Auberge du Monde 2 La Marquise de Lucillière - Bibliothèque numérique romande - Gusave Caillebotte Chemin MontantMalot Hector – L’Auberge du Monde 2, La Marquise de Lucillière : Le colonel Chamberlain a été victime d’une tentative d’assassinat en se rendant au château de Chalençon, résidence de campagne de la marquise de Lucillière. Gravement blessé, il n’a d’autre choix que de se faire soigner au château et de s’en remettre aux bons soins de la marquise. Les jours passent. Le colonel découvre que sous des apparences frivoles, Henriette est une femme sincère, qui ne souhaite que le bonheur et l’amour du colonel. Face à ce jeu amoureux, la jeune Thérèse sera vite oubliée. Le prince Mazzazoli et le baron Lazarus oublieront-ils aussi facilement leurs projets de mariage entre leur progéniture et le colonel ? Pendant ce temps, la justice enquête sur l’assassin et son probable commanditaire. Anatole, le neveu du colonel, que ce dernier avait envoyé en Amérique, pourrait bien y être mêlé.

Écrite 3 ans avant le célèbre roman « Sans Famille », L’Auberge du Monde est un quadrilogie passionnante, qui dénonce l’arrivisme et la toute-puissance de l’argent.

Hector Malot (1830-1907)  fut un écrivain prolifique : une soixantaine de romans qui connurent de son vivant et jusque dans les années 1930 un grand succès et furent traduits dans de plusieurs langues.

Son œuvre s’inscrit dans la veine réaliste. À l’instar d’Honoré de Balzac, Malot représente la société contemporaine : Paris et la province, notamment sa chère Normandie, les différentes classes sociales et plus particulièrement la bourgeoisie. (Source Wikipédia).

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Malot Hector – L’Auberge du Monde 1 Le Colonel Chamberlain

Malot Hector - L'Auberge du Monde 1 Le Colonel Chamberlain - Bibliothèque numérique romande - Gustave Caillebotte Rue de Paris temps de pluieMalot Hector – L’Auberge du Monde 1 Le Colonel Chamberlain : À la veille de l’exposition universelle de 1867 à Paris, les journaux publient un « scoop » : le jeune colonel Chamberlain, richissime industriel américain, va venir s’installer à Paris. La capitale française bruisse d’impatience et les femmes affûtent leurs stratégies pour gagner le cœur de ce célibataire. En réalité, Chamberlain exauce le vœu de son père décédé : se rendre à Paris pour y rencontrer sa cousine, la fille d’un modeste ébéniste du faubourg St-Antoine, et l’épouser. Mais son ami Gaston de Pompéran ne l’entend pas de cette oreille : Thérèse est un parti trop modeste. Il emmène le colonel aux Variétés et à un souper avec le tout-Paris. Les femmes les plus élégantes s’y pressent. Il y a aussi le baron Lazarus, un Allemand rusé, affairiste, qui cherche à marier sa fille Ida. Et le prince Mazzazoli, un Italien ruiné, qui compte sur le mariage de sa nièce Carmelita pour se renflouer. Mais le colonel Chamberlain veut être aimé pour lui-même et non pour ses millions. Dans le Paris des bals, des courses de chevaux et des jeux d’argent, comment Thérèse, une jeune fille de 16 ans, pourra-t-elle rivaliser avec les roueries des élégantes ?

Écrite 3 ans avant le célèbre roman « Sans Famille », L’Auberge du Monde est un quadrilogie passionnante, qui dénonce l’arrivisme et la toute-puissance de l’argent.

Hector Malot (1830-1907)  fut un écrivain prolifique : une soixantaine de romans qui connurent de son vivant et jusque dans les années 1930 un grand succès et furent traduits dans de plusieurs langues. Son œuvre s’inscrit dans la veine réaliste. À l’instar d’Honoré de Balzac, Malot représente la société contemporaine : Paris et la province, notamment sa chère Normandie, les différentes classes sociales et plus particulièrement la bourgeoisie. (Source Wikipédia).

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Charrière Isabelle de – Lettres trouvées dans des porte-feuilles d’émigrés

Charrière Isabelle de - Lettres trouvées dans des porte-feuilles d'émigrés - Bibliothèque numérique romande - maquette Laura Barr-Wells photo PiotrusCharrière Isabelle de – Lettres trouvées dans des porte-feuilles d’émigrés : Les Lettres trouvées dans les portefeuilles d’émigrés comprend vingt-huit lettres fictives datées du 19 avril au 16 juillet 1793. Madame de Charrière compose son ouvrage entre mai et juillet 1793. Elle écrit donc à chaud, en prise directe avec l’actualité. Or celle-ci est particulièrement préoccupante : en janvier 1793, Louis XVI est guillotiné ; à partir de mars, la République, en guerre contre la Première coalition, est menacée de l’intérieur par une brutale chouannerie vendéenne ; en avril, la Convention institue le Comité de salut public ; la France, peu à peu, s’achemine vers la Terreur. L’intrigue colle de près à l’inquiétante réalité. Germaine, une jeune noble émigrée en Angleterre, aime Alphonse, un gentilhomme réfugié à Neuchâtel en compagnie d’un abbé, son ancien tuteur. Le père de Germaine, le Marquis de ***, qui a rejoint l’armée de Condé à Mannheim, s’oppose à leur union, car Alphonse refuse de porter les armes contre son pays. De son côté, Pauline, la demi-sœur de Germaine, vit avec sa mère et son grand-père en Vendée, dans le château paternel, au cœur même de l’insurrection royaliste. Elle s’est éprise de Laurent Fontbrune, un officier républicain et meilleur ami d’Alphonse, qui, tout Jacobin qu’il est, a sauvé le château du saccage des sans-culottes.

Ces péripéties amoureuses sont prétexte à de brûlantes réflexions sur l’avenir social et politique de la France, sur l’égalité des hommes et des femmes et sur le droit au bonheur. Les jeunes héros, plus souples que leurs aînés, triompheront-ils des préjugés de classe et des conflits idéologiques et militaires qui font obstacle à leur amour ? L’auteure ne nous le dit pas, car prise de court par l’Histoire, elle interrompt brusquement son roman le 16 juillet 1793, sans conclure…

Brillante épistolière et femme de lettres d’expression française, réputée pour l’élégance classique de son style, Madame de Charrière – née Isabelle Van Tuyll, à Zuylen, près d’Utrecht, en 1740 – est issue d’une ancienne famille aristocratique hollandaise de tendance républicaine. Enfant, elle apprend le français auprès d’une gouvernante genevoise qui lui transmet sa passion pour les auteurs du Grand siècle. La jeune Isabelle montre tant d’affinité pour la langue de Molière qu’elle en fait son principal outil d’expression. En grandissant, Belle Van Zuylen, comme on l’appelle alors, n’a rien d’une timide jeune fille à marier. Si les prétendants ne manquent pas, ils lui conviennent rarement, ou c’est elle qui les intimide par son intelligence hors du commun. À trente ans passés, de guerre lasse, elle épouse un Vaudois, Monsieur de Charrière, homme intelligent mais effacé, qui l’emmène à Colombier, non loin de Neuchâtel.

Retirée à la campagne, Madame de Charrière demeure une fine observatrice des débats de son temps et maintient une vaste correspondance aux quatre coins de l’Europe. Sa carrière littéraire ne débute toutefois que tardivement. Entre 1784-1785 paraissent trois romans (Lettres neuchâteloises, Lettres de Mistress Henley et Lettres écrites de Lausanne), dans lesquels elle dénonce les vicissitudes de la condition féminine. En 1786-1787, lors d’un séjour d’un an à Paris pour achever Caliste (1787), son quatrième roman, elle fréquente divers salons, y rencontre Benjamin Constant, avec qui elle se lie d’une intense amitié, et assiste aux premiers soulèvements prérévolutionnaires. Cette expérience sera déterminante. De retour à Colombier, elle met sa plume au service des idées nouvelles et publie une série de textes engagés, parmi lesquels des Observations et conjectures politiques (1787), six Lettres d’un évêque français à la nation (1789) et trois contes dans lesquels elle n’hésite pas à faire la leçon à Louis XVI et à Marie-Antoinette. Le massacre de la Garde suisse le 10 août 1792 marque chez elle un tournant idéologique important. Républicaine modérée, elle condamne les violences sanguinaires perpétrées au nom du peuple et de la liberté. Apprenant que des émeutes jacobines se fomentent non loin de Colombier, elle publie un pamphlet (Lettres trouvées dans la neige) qui réussit à calmer le jeu. Forte de ce succès, elle entame aussitôt ses Lettres trouvées dans des porte-feuilles d’émigrés, roman épistolaire inspiré par l’afflux d’aristocrates français venus chercher refuge dans la principauté prussienne de Neuchâtel.

[Sources : Isabelle et Jean-Louis Vissière, Isabelle de Charrière, une aristocrate révolutionnaire (des femmes 1988) ; Colette Piau-Gillot, « Préface », Lettres trouvées dans des portefeuilles d’émigrés, 1793 (côté-femmes 1993) ; Raymond Trousson, Isabelle de Charrière, un destin de femme au XVIIIe siècle (Hachette 1994).]

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Desnos Robert – État de veille

Desnos Robert - État de veille - Bibliothèque numérique romande - Jean-Louis G. Ciel nocturne et lumières à Cers depuis la coopérativeDesnos Robert – État de veille suivi de : C’est les bottes de sept lieues cette phrase «Je me vois», Mines de rien, Le bain avec Andromède, Poèmes sur la Guerre :  « Des sommeils hypnotiques de 1922 à l’état de veille des années quarante, du « prophète du surréalisme » au « Veilleur du Pont-au-change », le parcours d’un individu se dessine, avec des étapes contrastées mais toujours aimanté par l’amour de la liberté. Pour Desnos « la poésie peut parler de tout en toute liberté. » (Présence de la littérature, Réseau Canope 2008) Ce passage résume fort bien le présent recueil. La résistance et l’occupation se trouvent omniprésentes dans les poèmes de cette période. D’autres sont plus légers et jouent avec les mots, les assonances non sans humour.  Un concentré de l’art de Robert Desnos. « En définitive ce n’est pas la poésie qui doit être libre, c’est le poète. »

Né le 4 juillet 1900, Robert Desnos, dont le père est mandataire aux Halles, passe son enfance dans un milieu populaire. Passionné par Hugo et Baudelaire, la culture populaire et la bande dessinée, il publie ses premiers poèmes à 19 ans. Il découvre le mouvement Dada, rencontre André Breton et rejoint les surréalistes. La Liberté ou l’Amour marque le début de sa rupture avec ce mouvement. Poète engagé, il se fait journaliste, animateur radio, lutte contre le fascisme montant, soutient les brigadistes en Espagne. Sous l’occupation, il s’engage, en 1942, dans la résistance. Arrêté par la Gestapo, déporté, il meurt, le 8 juin 1945 dans le camp de concentration de Theresienstadt.

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Huguenin Oscar – Le Régent de Lignières

Huguenin Oscar - Le Régent de Lignières - Bibliothèque numérique romande - Didier Schürch La vallée des Ponts et de la SagneHuguenin Oscar – Le Régent de Lignières : Le nouvel instituteur du petit village neuchâtelois de Lignières, au pied du Chasseral, est bien sous tous rapports : jeune, instruit, poli, serviable, il est en plus bien accueilli par les notables. Tout semble donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pourquoi alors un inconnu lui lance-t-il une pierre qui manque de le blesser sérieusement alors qu’il est en train de corriger des copies le soir dans sa chambre ? Et qui lui en veut au point de lui tirer dessus avec un fusil alors qu’il marche en montagne ? Serait-ce lié à la fille de son hôte ? Grâce à l’un de ses élèves, particulièrement cancre, mais totalement dévoué, parviendra-t-il à résoudre cette énigme ?

Oscar Huguenin est né à la Sagne, en 1842, dans une famille d’horlogers. Doué pour les études et le dessin, il devint néanmoins horloger comme ses parents jusqu’à l’âge de 18 ans. Le pasteur de sa paroisse le décide alors à faire des études d’instituteur. Dès lors, il partage sa vie entre l’enseignement et le dessin, sa passion. Des soucis de santé l’obligent à marquer le pas. Il se plonge dans la lecture : Töpffer, Cooper, Erckmann-Chatrian, Jérémias Gotthelf et surtout Charles Dickens, son auteur favori. Devenu professeur de dessin et installé avec sa famille à Boudry, dans le climat plus clément du bord du lac de Neuchâtel, il étudie les archives de la commune et publie, à 42 ans, son premier roman, l’Armurier de Boudry. Il écrira de nombreux romans décrivant « l’ancien temps », dont l’action est souvent située à la Sagne. La maladie finit par triompher et il décède en 1903.

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Staël Germaine de – Delphine (tomes 4-6)

Staël Germaine de - Delphine 4-6 - Bibliothèque numérique romande - Laura Barr-Wells Cloître albigeoisStaël Germaine de – Delphine (tomes 4-6) : « Un homme doit braver l’opinion, une femme doit s’y soumettre. » Cet avertissement, placé en exergue au roman, érige le conformisme féminin en vertu sociale. La phrase, tirée d’un ouvrage posthume de Madame Necker, résonne avec une urgence particulière dans le deuxième volume de Delphine. Elle n’est cependant pas sans ambiguïté. Car Madame de Staël, qui croit au progrès et défend la cause des femmes, ne saurait souscrire à la sévère maxime de sa mère. Dès lors, en prenant pour sujet le destin tragique d’une héroïne qui ose braver l’opinion, tandis que l’homme qu’elle aime, Léonce, en est l’esclave, l’auteure ne se borne pas à entériner une société fondée sur deux poids, deux mesures ; elle dénonce avec vigueur le caractère répressif d’un système patriarcal qui se perpétue bien au-delà de l’Ancien régime.

Malgré leur passion réciproque, les deux héros ont peu de choses en commun. Delphine, qui a été éduquée par son tuteur dans le respect de la liberté et de l’égalité, selon les principes philosophiques et religieux des Lumières, incarne l’aristocratie libérale, ouverte au progrès et aux idées nouvelles. Léonce, qui a hérité de sa mère espagnole une conception archaïque de l’honneur et un rigide esprit de caste, représente au contraire sa faction la plus rétrograde. La machiavélique Madame de Vernon aura alors beau jeu de détruire leur union pour favoriser celle de sa dévote fille, Mathilde, qu’elle destine au fier et ombrageux Léonce.

À l’opposé de ce personnage taciturne et avide de pouvoir, en qui certains contemporains virent un portait de Talleyrand habillé en femme, Henri de Lebensei, l’ami et conseiller de Delphine, est un pur produit de l’aristocratie éclairée. Ce protestant, éduqué en Angleterre et inspiré en partie par Benjamin Constant, représente le porte-parole politique de l’écrivain. Ses lettres sont de vibrants réquisitoires contre le mariage forcé, les vœux monastiques, l’émigration. Elles touchent ainsi à tous les sujets chers à Madame de Staël, y compris la loi sur le divorce, votée le 20 septembre 1792, mais sévèrement limitée sous le Consulat.

La Révolution, qui n’était encore qu’une lointaine rumeur au début du premier volume, se précise au fur et à mesure que l’on avance dans le roman. On recueille ainsi, au détour des phrases, les échos des événements les plus marquants de l’époque : la fuite et l’arrestation de la famille royale (juin 1791), la saisie des biens des émigrés (juillet 1792), la chute de la monarchie (10 août), les massacres de septembre et l’entrée de l’armée prussienne sur le territoire français. La guerre révolutionnaire, tel un deus ex machina, précipitera en effet le dénouement. Entre la défaite de Verdun, le 2 septembre 1792, et la victoire de Valmy, le 20 septembre, Léonce, qui s’apprête à rallier l’armée des Princes, est arrêté et fusillé comme traître à la patrie. Delphine, trop faible pour le sauver, se suicide. C’est donc tout un monde qui s’écroule à la fin : Léonce meurt parce que les normes politiques et sociales qu’il représente ne sont plus d’actualité ; Delphine, en avance sur son temps, est victime de circonstances contre lesquelles une femme seule n’a pas la force de lutter.

[Sources : Simone Balayé, Madame de Staël, écrire, lutter, vivre (Droz 1994) ; Madame de Staël, lumières et liberté (Klincksiek 1979).]

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Rod Édouard – Luisita

Rod Édouard - Luisita - Bibliothèque numérique romande - Philoude photos prises depuis les Abbesses à EchandensRod Édouard – Luisita : Les Baudruz sont une famille de paysans vignerons d’un petit village de La Côte (rive lémanique entre Lausanne et Genève). Le père, libre penseur, soixante-dix ans « sans plier le dos », mène la ferme – la mieux tenue du village – avec ses deux fils, Pierre et Gaspard des jumeaux bien dissemblables, l’un sage et l’autre un peu tire au flan, un peu buveur, ainsi qu’avec avec la femme de Pierre, Julie. Fiers de leur vin, tous travaillent durement malgré les aléas du travail de la vigne, les intempéries et le développement du phylloxera. Édouard Rod nous décrit la vie d’un village vaudois au siècle passé avec beaucoup de vérité : il y a le pasteur, qui traverse « par raccourci » le champ des Baudruz pour visiter une voisine malade mais ne refuse pas un verre de blanc, le régent (l’instituteur) un jeune venu d’ailleurs et fier de son savoir, le syndic (le maire) qui est à couteaux tirés avec les Baudruz, le facteur et tous les autres… Mais voilà que l’oncle Charles, qui « courrait les cinq partie du monde », vient à décéder dans un hôpital de Buenos-Aires. Que faire alors de l’orpheline, Luisita Baudruz ?

Édouard Rod, né en 1857 à Nyon (originaire de Ropraz), est un écrivain vaudois établi à Paris, ami de Zola, de Maupassant, de Barrès. Critique réputé, Édouard Rod écrit d’abord des romans « naturalistes » à la manière d’Émile Zola puis se dégageant de cette influence, il s’attache à présenter des cas de conscience, des dilemmes moraux. Il est décédé à Grasse en 1910. Un prix Édouard Rod a été fondé en 1996 sous l’impulsion de Jacques Chessex, lui aussi de Ropraz.

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